Pour une révolution délicieuse – Olivier Roellinger – (Fayard – septembre 2019)

Olivier Roellinger ? Ce nom vous dit-il quelque chose ? Non, ce n’est pas un auteur francophone alsacien… Un indice ? Il travaille en Bretagne, dans un restaurant à Cancale. Vous avez trouvé, bien sûr, même si vous n’y êtes jamais allé ?  Sa Maison de Bricourt , restaurant qu’il a installé dans une malouinière à Cancale, a grimpé rapidement dans les plus fameux classements gastronomiques.

Mais, il « ne pouvait plus assister sans rien faire à la privatisation du vivant par l’agrobusiness. » Pas seulement pour rendre la nourriture plus saine et goûteuse, mais aussi pour défendre un type d’agriculture qui échappe à l’emprise industrielle dans laquelle elle s’est embourbée depuis plus de cinquante ans. Il souligne que « La nourriture est une affaire d’État, directement liée à agriculture, la pêche, la nature et la culture.»

Il développe, commandement par commandement, comme ceux des Tables de Moïse au Sinaï, les principes du nouveau « bien-manger » : il y en a 21. Ces commandements délivrent une critique acerbe du modèle économique dominant qui enjoint ceux que l’on appelait les paysans (faire vivre un pays), à devenir exploitants agricoles (exploiter la nature en la rendant artificielle). De chapitre en chapitre, il pointe les contradictions d’un pays de grande tradition culinaire qui n’enseigne jamais à l’école l’éducation alimentaire ; qui abandonne aux industriels, la nourriture des enfants dans les cantines. Il combat l’enfermement excessif de l’alimentation aux produits nationaux alors que les épices qui enchantent nos papilles viennent de l’autre côté du monde, alors que toutes les saveurs, lointaines ou non, gagnent à se rencontrer et à se mélanger. La cuisine est aussi un vecteur de rencontres entre civilisations.

Et bien d’autres recommandations, allant toutes dans la même sens, « promouvoir un soulèvement alimentaire pacifique et joyeux », « reprendre en mains notre destin », « arracher des griffes des industriels ce trésor de l’humanité qu’est la nourriture », etc. Il révèle « que l’empreinte carbone de l’alimentation (27 %) en France est plus importante que celle du transport (26 %) et du logement (24 %). »

Dans ce livre, Olivier Roellinger a le ton du prophète montrant où se trouve le bon chemin pour soulager le monde du vivant en grand danger et redonner à la nourriture les gouts infiniment variés que la nature lui donne à satiété.

A lire d’urgence pour celles et ceux qui aiment manger sain et bon en respectant notre bonne vieille Terre.

© Pour une révolution délicieuse – Olivier Roellinger – (Fayard – septembre 2019) – 18,00 €

Olivier Roellinger

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