Quelques « petits riens » en Algérie

Sans photo, je vais essayer de garder des souvenirs de ce séjour en Algérie en relatant quelques impressions, comme me le conseille mon ami Alain (ne manquez pas son blog kiki soso largyalo!).

D’abord Adrar, une ville du Far West algérien, construite à partir de nulle part et se développant à la vitesse des nouveaux gisements de pétrole découverts à proximité et toujours rentables à 100 dollars le baril. La bonne chose, c’est l’argile ocre rouge dont sont faites les constructions, comme si elles étaient anciennes. La mauvaise chose, c’est la qualité déplorable de ces constructions neuves déja en mauvais état avant même d’être habitées.

La partie commerçante de la ville s’appelle curieusement Boudha, avec les commerces habituels à toutes les villes d’Algérie que je connais. La population est souvent très sombre de peau : Adrar est proche de la Mauritanie et du Mali. On y rencontre d’alleurs de nombreux maliens qui ont traversé la frontière apparemment fort poreuse. Adrar sert probablement de première étape pour les migrants sub sahariens sur leur route vers le mirage européen.

Rien de touristique à Adrar. Les occidentaux y viennent seulement pour les affaires liées essentiellement au pétrole. Mais il y a aussi des Chinois. C’est d’ailleurs partout pareil : on voit les Chinois dans tous les aéroports. Mais pas de Chinois en ville : où séjournent-ils ?

C’est Timimoun, située à 200 kilomètres d’Adrar qui est le seul point touristique de la région : la ville a été construite sous l’impulsion du capitaine français Anthénour qui en a fait la porte d’entrée vers le Soudan au début du 20ème siècle, en s’inspirant de l’architecture traditionnelle soudanaise : cela donne quelques beaux résultats.
Faute d’avoir trouvé un logement correct, je n’ai pas pu rester à Timimoun et suis rentré dès le lendemain (1er janvier … ) après avoir dormi par terre sur une natte dans une pièce vide où viennent dormir des ouvriers qui travaillent sur les chantiers de la région…

Je n’ai donc pas vu grand chose du désert, en dehors des 200 kms qui séparent Adrar et Timimoun.

J’ai également passé deux jours à Alger avant de rentrer à Paris. Cela faisait deux ans que je n’y étais pas passé. Entre autres, j’ai noté trois changements : une circulation automobile de plus en plus affolante, alors qu’il n’y aucune amélioration des voies de circulations et toujours autant de barrages policiers. Les Algériens achètent des voitures à qui mieux mieux grâce à (ou à cause de) la multiplication des crédits à la consommation. Comment vont-ils payer les traites suivantes ?
Autre signe de la modernisation du système bancaire : la prolifération des distributeurs d’argent liquide partout dans la capitale. Et en plus, ils fonctionnent (pas tous, celui que j’ai essayé à l’aéroport ne m’a pas donné d’argent).

Autre évolution : l’ouverture d’une boutique de montres de luxe avec, notamment, des Cartier. Il y a deux ans, je n’avais pas vu de vitrines avec des montres plus prestigieuses que les Tissot (que j’aime bien, j’en ai une…). Maintenant Cartier et Rollex ont pignon sur rue : le « bling bling » arrive à Alger. Il y a de l’argent, on le sait bien, et on le montre …

Troisième changement : l’ouverture d’un musée d’Art moderne dans l’ancien batiment occupé par les Galeries algériennes au temps de la colonisation. Cette construction de style mauresque comme la Grande Poste est absolument splendide mais était laissée à l’abandon. Depuis 2006, les travaux de rénovation ont été admirablement réalisés pour accueillir dans ses murs une musée d’art moderne, le MAMA, encore assez timide mais radicalement nouveau dans le contexte artistique actuel de l’Algérie. L’étage supérieur est consacré aux sciences dans l’Islam, éloquente démonstration du rôle important des savants musulmans dans l’évolution de nombreuses sciences au début du deuxième millénaire. A côté du bling bling, une certaine idée de la culture apparait en Algérie : tout ne va pas dans le mauvais sens en Algérie…

Un commentaire sur “Quelques « petits riens » en Algérie

  1. Moi qui ne connait pas l’Algérie et mêmesans photos le texte me fait imaginer et voyager.
    Mon arrière-grand-père avait fait un voyage à l’époque au Maroc sans photos et plusieurs décennies plus tard son récit est toujours « imagé ».

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