L’Ile Maurice est, depuis plusieurs décennies, une des plus agréables destinations touristiques dans le monde. Ayant longtemps habité son île soeur des Mascareignes, La Réunion, j’ai eu l’occasion d’y passer quelques séjours idylliques.
Qui savait que cette île « paradisiaque » a hébergé un camp de concentration où furent internés 1500 juifs qui avaient essayé de rejoindre Israël en 1940 mais que les autorités britanniques, qui contrôlaient alors la Palestine, avaient déporté à l’Ile Maurice, colonie britannique ?
C’est dans ce contexte que Nathacha Appanah, dans Le dernier frère (Editions de l’Olivier) raconte l’histoire de Raj, enfant de 10 ans, né dans une famille pauvre, avec un père coupeur de cannes très violent et une mère victime et aimante. Ses deux frères meurent, pris par la forêt dans un cyclone dévastateur. La famille déménage. Le père devient gardien d’une prison où sont enfermés des Blancs qui ne ressemblent en rien aux voleurs et assassins habituellement « pensionnaires » de ce genre d’établissement. Raj rencontre David, un garçon blond qui a presque le même âge, qui est enfermé dans ce bagne. Pour Raj, David devient plus qu’un ami, il est un frère. En voulant le sauver, il le perd.
Racontée ainsi, cette trame romanesque parait terriblement mélodramatique. Nathacha Appanah en fait un livre à multiples facettes, foudroyant et poètique, violent et tendre, où l’histoire familiale est immergée dans une page honteuse de l’histoire récente, écho lointain mais non assourdi de le seconde Guerre mondiale. Et cette question lancinante : en voulant sauver ceux qu’on aime, ne les mène-t-on pas aussi vers la catastrophe ?
Nathacha Appanah sait magnifiquement adapter son écriture aux différentes facettes de l’histoire, nous plongeant dans les pensées confuses et contradictoires de l’enfant, décrivant la nature belle et violente de l’Ile Maurice, laissant des lignes de pure poésie quand un oiseau se pose sur David et Raj. La construction narrative basée sur un « flash back » sans pesanteur permet à l’auteure de donner la clé de son roman avec une grande élégance.
On rapproche Nathasha Appanah du Prix Nobel sud africain, J.M. Coetzee. Ce rapprochement ne me semble pas infondé.
Bonjour,
Je constate que vous utilisez mon image de l’île Maurice sans avoir demandé mon autorisation. Je vous demande de la retirer au plus vite ou alors vous placez un lien vers la page où vous l’avez trouvée.
> http://ile-de-la-reunion.info/photos/ile-maurice.html
Je vous rappelle que le droit d’auteur en France est régi par par la loi du 11 mars 1957 et la loi du 3 juillet 1985, codifiées dans le code de la propriété intellectuelle. Merci de me contacter.
JL
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bonjour,
je suis en quête de mon passé, de mes ancêtres esclaves qui sont arrivés à maurice pour travailler dans les plantations et autres, sous dominance française, je suis tombée par hasard sur votre site, le cimitière juif est connu à maurice, mais avez vous le nom de l’endroit où se trouvait le camp de concentration, j’ai appris par ailleurs qu’il y a 127 tombes de juifs, mais où sont passé les autres,merci pour votre réponse, cordialement, maïté.
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rebonjour, j’ai trouvé la réponse que je vous ai posée sur un site, à titre personnel, je pense que c’est mieux de donner plus d’explications à un sujet aussi triste, que d’écrire que quelques lignes et point:
voici la réponse écrite par un des 1500 juifs présents:
Le régime du camp n’était pas trop brutal, et n’avait absolument rien à voir avec les camps de concentration nazis, néanmoins, la nourriture était insuffisante, et le pire des aspects demeurait dans l’isolement du lieu et l’insistance des Britanniques sur le fait qu’il ne nous serait jamais permis d’entrer en Palestine.
Environ deux cents jeunes hommes se portèrent volontaires au sein des nombreuses armées alliées. Je rejoignis les Jewish Brigades, qui faisaient partie de l’armée Britannique et quittai l’île Maurice au début de l’année 1945. Après la fin des hostilités, tous les réfugiés furent autorisés à rentrer en Palestine, ou eurent le choix de rentrer dans leur pays d’origine. La grande majorité choisit la Palestine et en août 1945 les 1.300 personnes restantes, et mes parents étaient parmi eux, quittèrent l’île Maurice à bord du Franconia. 128 personnes reposent dans le cimetière juif de l’île. etc….
cordialement, maïté
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Un grand merci pour toutes ces informations historiques qui précisent le cadre du livre dont je parle dans ce blog. Cela permet notamment de distinguer ces camps mauriciens, qui certes, étaient très durs, mais qui n’ont effectivement rien à voir avec les camps de concentration nazis.
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où puis-je trouver le nom des 128 juifs qui sont enterrés dans le cimetière juif de Saint Martin. Ou vous pouvez peut-être m’indiquer l’adresse du responsable du cimetière et je lui écrirai directement.
Avec tous mes remerciements pour votre réponse.
Marine
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