Ainsi résonne l’écho infini des montagnes – Khaled Hosseini (Belfond)

Ainsi résonne l'écho infini des montagnes - Khaled HOSSEINIJ’avais lu, en 2004, Les cerfs-volants de Kaboul, de Khaled Hosseini qui, par le biais d’une intrigue complexe, proposait un regard panoramique sur ces trente dernières années pendant lesquelles l’Afghanistan, de pays pauvre et oublié dans les années 60, est devenu l’un des points chauds de la planète où la paix dans le monde est en jeu. Je n’avais pas lu le deuxième livre de Khaled Hosseini, Mille soleils splendides, paru en 2008. Je viens de finir son troisième ouvrage paru en 2013 Ainsi résonne l’écho infini des montagnes (ces trois livres édités chez Belfond).

J’y ai retrouvé les mêmes qualités et  les mêmes défauts. Les qualités, c’est ce regard romancé, acéré et sensible sur une réalité dont les échos parviennent essentiellement des médias. En l’occurrence, la description de Kaboul en proie à la spéculation immobilière, notamment à cause de la présence des ONG, et à la mainmise des trafiquants de drogue, celle des campagnes toujours sous la contrainte d’une vie traditionnelle très paralysante. Mais aussi, les moments de bonheur, de tendresse, d’amour, de haine, de mépris vécus et partagés par des personnages très disparates afghans ou non, vivant au pays ou de par le monde.

Les défauts, c’est une intrigue qui, à force d’être complexe, devient non crédible, avec des rebondissements artificiels. De plus, les nombreux et longs passages à Paris et en Californie ne sont pas exempts de clichés un peu trop éculés : ils m’ont souvent ennuyé. L’autre défaut, c’est une écriture que l’on peut qualifier d’efficace mais tout de même assez plate, sauvée heureusement par quelques belles pages.

Ce livre est fait un pur produit de l’édition américaine fabricante de best-seller mondial. Il est donc facile à lire, souvent attrayant et parfois vraiment intéressant. La différence un livre que j’ai beaucoup aimé, Le jardin de l’aveugle de Nadeem Aslam  (Seuil) sur un sujet voisin – la situation géostratégique à la frontière entre le Pakistan et l’Afghanistan vue par le biais d’une famille mêlée presque malgré elle à l’actualité la plus sanglante –  tient probablement à une écriture « caméra au poing » vraiment stupéfiante de Nadeem Aslam. Dans Ainsi résonne l’écho infini des montagnes, Khaled Kosseini utilise une écriture plus convenue, se laissant parfois aller à des accents mélodramatiques accentués par des scènes familiales qui le sont déjà en elles-mêmes.

En guise de conclusion, cette jolie phrase « C’est drôle, Markos, mais les gens se trompent souvent complètement. Ils pensent vivre en fonction de ce qu’ils veulent. Mais ce qui les guide, en fait, c’est ce dont ils ont peur. Ce qu’ils ne veulent pas. » (page 408)

Khaled Hosseini
Khaled Hosseini (Photo The Times)

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