Iain Levison a la bonne idée de parler des travers de la société américaine avec des romans policiers bien troussés. Dans « Arrêtez-moi là« , les dérives du système judiciaire et pénitentiaire américain sont pointés sans indulgence. Dans « Une canaille et demie« , il met en scène trois personnages-archétypes, un bandit tout juste sorti de prison qui replonge en braquant une banque, un(e) agent du FBI expérimentée au bord de la dépression et un universitaire ambitieux et travaillé par sa libido. L’intrigue se cristallise dans une calme ville universitaire du New Hampshire, choix peut-être narquois de cet Etat, considéré souvent comme celui où il fait le mieux vivre aux États-Unis.
Levison réussit ce tour de force de tenir ce thriller toujours haletant tout en se permettant des pas de côtés pour exerçer son regard ironique, parfois cruel, parfois appitoyé, sur les différentes tribus peuplant cette partie du nord-est américain. Culte de l’argent, cynisme, naïveté, addiction au sexe, ambition illusoire s’y côtoient. Au passage, on peut voir dans ce livre une dénonciation de la liberté de circulation des armes aux Etats-Unis
Le risque serait de ne décrire que des pantins. Pourtant, chacun des trois principaux personnages ont un côté attachant, empêtrés dans leurs contradictions, entraînés dans des rêves de retour à la terre, d’ambition démesurée de devenir une star des médias, d’être au service du bien public. Ils sont en équilibre fragile sur une crête d’où ils pourraient tomber, d’où ils finissent par tomber. Mais pas du côté auquel on s’attend.
Le dénouement n’en est que plus déroutant en se terminant par le caustique « Tout est bien qui finit bien ».
Bonsoir, je viens de terminer ce roman que j’ai bien apprécié, c’est le 4ème que je lis de cet écrivain. En revanche, l’histoire a un déroulement qui m’a un peu surprise et la fin m’a paru terrible pur le pauvre Dixon qui somme toute n’est pas un mauvais bougre. En revanche Elias White ne m’a pas paru sympathique du tout. Bonne soirée.
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