Un de mes meilleurs amis, fin et rigoureux observateur de la vie politique, me faisait remarquer que, dans cette pantalonnade grotesque – mais un rien savoureuse, quand même – que l’UMP offrait aux citoyens français, il lui paraissait choquant que le lieu choisi pour la médiation d’Alain Juppé ait été l’Assemblée nationale alors que la question était interne à un parti. En effet, un bâtiment public comme celui de l’Assemblée nationale ne devrait être utilisé par les partis politiques que dans le cadre des débats sur les affaires publiques pour lesquelles ils sont censés voter de sages ou d’audacieuses propositions. Et non, pour régler des différents internes aux partis, d’autant qu’ils ont en général à leur disposition d’amples ressources pour abriter leurs querelles. Du point de vue de la déontologie de notre vie politique, la réflexion de mon ami est tout à fait fondée.
Cependant, je pense qu’il valait mieux que cette médiation ait eu lieu dans un lieu public. L’affaire en question ressemblant d’avantage à un conflit entre deux bandes de bad boys qu’à un affrontement politique, il était indispensable que le lieu de cette médiation soit un endroit très officiel et parfaitement connu contrairement à ce dont il avait été question dans un premier temps. Un autre lieu, plus discret, plus privé, plus confidentiel, aurait pu être le théâtre d’une rixe, d’un enlèvement, d’un règlement de compte, voire même de la disparition d’un protagoniste. Qui sait … Il y a tant de haine dans cette histoire !
Je le concède : cette réflexion relève moins d’une analyse politique sérieuse que du fantasme d’un lecteur de « série noire » ou d’un amateur de séries télévisés comme l’excellente série danoise « Borgen« , où l’on s’aperçoit, même dans les pays exemplaires dans leur pratique de la démocratie, les coups bas font encore partie de la règle du jeu.
De plus, finalement, je ne suis pas sûr d’avoir raison : l’assassinat de César a bien eu lieu en plein Sénat, me semble-t-il …