Vendredi dernier, 2 mars, je suis retourné à la Maison de Radio France, toujours pour assister en direct à l’émission « Les affranchis », avec deux invitées de marque : Juliette Gréco et Catherine Ringer.
A l’occasion de ses 85 ans, Gréco a sorti un album très réussi dont le thème est les ponts de Paris, « Ça se traverse et c’est beau », elle a donné trois concerts au Châtelet, a fait l’objet d’un beau documentaire « Juliette l’insoumise » diffusé sur Arte, et a publié un livre de mémoire « Je suis faite comme ça« , chez Flammarion. Tout ceci en deux mois : un vrai plan média béton ! Aux affranchis, elle répondait avec acuité et humour aux questions des chroniqueurs, tous confits d’admiration : Juliette est une icône, intouchable, partie intégrante de notre patrimoine national. Souvent, son ton d’éternelle « éblouie », comme elle se qualifie elle-même, m’énerve : est-ce réellement sincère ou est-ce une posture. J’ai du mal à croire en l’ingénuïté de cette grande dame. Entre l’insoumise et l’éblouie, je préfère l’insoumise.
Mais ce n’est pas vraiment pour Juliette Gréco que je suis allé à la Maison de la Radio, c’est pour Catherine Ringer. Je n’avais pas beaucoup écouté les Rita Mitsouko du temps du vivant de Fred Chichin. Tout de même, j’avais remarqué la voix flamboyante de Catherine Ringer, insolente de beauté et claquante d’expressivité. Le seul album des Rita Mitsouko que j’avais acheté est le dernier, Variety. J’avais prévu d’aller les voir à l’Olympia en novembre 2007. Trop tard, Fred Chichin meurt le 28 novembre 2007…
La voix de Catherine Ringer résonnait toujours dans ma mémoire, je restais à l’affût de son éventuel retour en solo. En 2009, un premier titre est dévoilé, Pardon, absolument bouleversant. L’album complet, Ring n’Roll, sort en 2011. Elle vient d’obtenir la Victoire de la Musique de l’artiste interprète féminine de l’année samedi dernier. Juste récompense.
La veille, elle était venue aux « affranchis » pour interpréter une chanson de son dernier album, « Prends moi », et une reprise des Rita Mitsouko, Nuit d’ivresse. J’en ai fait des captations avec mon téléphone portable, qui ne rendent pas l’énergie, de la sensualité et de la beauté de ces deux « Live« . Peut-être pourrez-vous quand même comprendre pourquoi Catherine Ringer peut reprendre sans complexe ce qualificatif trop souvent donné aux Catherine d’ici ou d’ailleurs, GRANDE !