Encore une fois, je me suis cogné à mon ignorance crasse concernant l’actualité de l’édition. Christian Gailly ? Qui c’est, celui-là ? En cherchant, j’ai même découvert qu’il avait été lauréat du Prix Inter. Etant fidèle auditeur de « la radio généraliste de service public », j’ai dû entendre parler de lui. Et l’oublier. J’ai donc ouvert Lily et Braine sans aucune idée préconcue.
Ce livre pourrait être un mirage : on a l’impression de voir quelque chose qui finit toujours par se dérober, de chercher un but qui ne finit pas de reculer ou de se modifier. Un mirage sous une menace elle aussi impalpable et multiforme, la guerre, un pistolet, la musique, une sorte de trompette. Des apparitions fantomatiques en commençant par celle de Braine lui-même, qui n’est qu’un fantôme pour sa femme et son fils, … mais pas pour son chien.
Ces apparitions en forme de mirages courent tout le long du livre : femmes, chevaux, voitures, forêts… Cela parait commencer comme un retour à la vie quotidienne mais s’enfonce dans des recoins d’où sourd une angoisse.
Le style, en phrases courtes, un peu distancié à la Duras, donne une place au lecteur « presque » à la hauteur des personnages mais pas tout à fait… Curieuse et élégante perspective qui donne juste le recul nécessaire pour essayer de suivre le rythme très syncopé de l’intrigue. Rythme cinématographique fait de ralentis et d’accélérés, de coupure de plans et de travellings, de contrepieds.
Ce livre est un mirage, enchanteur, bien sûr… Quand celui-ci s’évanouit, le retour à la réalité est dur. La fin est tragique, mais avec une dernière pirouette, quand même !
Ah! le retour sur le blog…
tu sais que c’est à Christian Gailly qu’on doit le roman d’où est tiré le dernier film d’Alain Resnais, les Herbes folles (le roman s’appelle « lincident »). pas lu le livre, mais vu le film…. et tellement dormi pendant le film…
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Pas vu « Les Herbes folles ».
Resnais m’ennuie en général. Mais peut-être que le livre dont le film est tiré, est bien… Qui sait ?
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« Les Parapluies de Cherbourg », « Les Demoiselles de Rochefort »… ennuyeux ? C’est la joie de vivre qui éclate !
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@ Dominique : je suis bien d’accord avec toi, surtout en ce qui concerne « Les Demoiselles de Rochefort », l’un des films français les plus allègres que je connaisse. Mais c’est Jacques Demy qui les a réalisés, pas Alain Resnais…
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