De nombreux films étaient sortis depuis quelques semaines quand je suis rentré à Paris, capitale incontestée de la cinéphilie internationale.
Pour commencer, j’ai voulu aller voir Un prophète de Jacques Audiard, Grand prix du Jury au dernier festival de Cannes, sorte de prix de consolation à la place de la Palme d’or qui a échu, par la volonté de la Présidente du Jury Isabelle Huppert, à Michael Hanecke pour Le ruban blanc.
Ce film est un véritable millefeuilles tant on y trouve de couches différentes sur lesquelles on peut tartiner des pages et des pages de commentaires : un documentaire sur l’état des prisons en France avec la violence et le sexe, le fonctionnement des mafias corses, le trafic de drogues dans les cités, un film policier implacable, une réflexion sur la transmission intergénérationnelle, un exemple de meurtre du père, une parabole sur l’ascension sociale, etc… ainsi que la révélation d’un acteur sorti d’on ne sait où, Tahar Rahim qui transfigure son rôle de petite frappe qui se pousse à l’extrême… Autant de bonnes raisons d’être intéressé par ce film hors du commun.
Quoiqu’il soit, ce film est le meilleur de Jacques Audiard à ce jour, car enfin délivré de l’excès de sophistication qui alourdissait ses films précédents.
Mais pourquoi ce film s’appelle-t-il Un Prophète ? L’article indéfini « Un » n’a pas été choisi par hasard. Quel monde ce prophète annonce-t-il ? Quelle révélation nous livre-t-il ? Il y a une réponse anecdotique dans le courant du film quand Malik, le héros du film, prévoit qu’un chevreuil va causer un accident de voiture. Cela justifie-il ce titre ? Quand on sait le soin que Jacques Audiard apporte au choix des titres de ses films, cette simple explication ne suffit pas.
Pour ma part, j’y ai vu une sorte de réponse dans la scène finale. N’était-ce pas Moïse qui traversait, à la tête du peuple juif, la Mer Rouge pour rejoindre le Terre promise… Ou bien Mahomet traversant le désert à la tête des récents convertis à la toute nouvelle religion pour reprendre La Mecque… Ou bien Jésus parcourant la Palestine suivi de ses apôtres et disciples pour annoncer la Bonne nouvelle ?
A partir de quand un chef de bande ou un homme politique devient-il un prophète ?
Sait-on jamais où peut mener un prophète ?
salut jean-marie. En passant, je trouve que ce n’est pas la peine d’aller voir ‘Non ma fille, tu n’iras pas danser ». Enfin… ça n’est que mon avis! (amoncellement de clichés et de choses déjà vues, jeux d’acteur torturés et peu vraisembalbles etc.)
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