Peut-on être surpris en riant au cinéma ?

Vu trois films comiques à la suite. Ce n’est pas pour tomber dans le cliché « Ah, c’est pour oublier la crise, la grippe etc… ! ». Non, c’est tout simplement parce que les horaires m’arrangeaient dans l’emploi de ministre qui sied à toute personne qui ne travaille plus.

OSS 117, Rio ne répond pas - (crédit photo Gaumont distribution)Le premier était OSS 117, Rio ne répond plus, réalisé par Michel Hazanavicius, avec, bien sûr, Jean Dujardin dans le rôle titre du sémillant agent secret français, encore plus gaffeur que charmeur.

C’est le même réalisateur, avec le même acteur, qui avait réalisé OSS 117 : Le Caire, nid d’espion, il y a 3 ans. Le public et la critique (y compris Télérama…) avait apprécié ce comique décalé, plein d’auto-dérision par rapport au mythe du French Lover qui peut en remontrer à JB 007. C’est vrai : ce premier OSS 117 était sympa et bien fait.

OSS 117, Rio ne répond pas  (crédit photo Gaumont distribution)J’ai bien aimé le second, mais je n’aimerai pas le 3ème si cela continue de la même façon. Car ce 2ème est déjà une sorte de « copier/coller » du 1er, à ceci près que cela se passe à Rio au lieu du Caire et au début des années 60 au lieu des années 50. Le personnage a gardé les mêmes tics, l’intrigue est tout à fait semblable et la réalisation utilise les mêmes ficelles.
Mais ça marche bien (plus de 2 millions d’entrées en 3 semaines), même mieux que le premier. On risque d’en avoir un troisième… C’est le gros problème du film commercial comique, français ou non : quand on trouve un filon, on l’exploite à satiété… l’imagination tourne court.

Le jeune couple anglo-américain dans Un mariage de reve -(Crédit photo Pyramide Distribution)Deuxième film, Un mariage de rêve, film anglais de Stephan Elliott. Le titre original est Easy Virtue (Petite vertu, en français). La distance entre les deux titres raconte le film, l’écart entre la belle américaine qui vient d’épouser un rejeton de l’aristocratie anglaise, et sa belle famille confite dans ses traditions. Sujet assez « bâteau », qui permet de creuser le poncif entre la vieille Europe et la moderne Amérique. Tout dépend donc de la façon dont ce poncif est traité.
En l’occurence, le traitement « vachard » est assez efficace, incarné par Kristin Scott Thomas dont la reconversion en mère possessive et belle mère méprisante est réussie. Colin Firth dans Un mariage de rêve (Crédit photo Pyramide Distribution)Réussie mais sans grande surprise.
La surprise vient de Colin Firth, qui est le père du jeune marié. Décalé, il cache une fêlure qui se découvre au fur et à mesure du film et lui donne de l’ambiguïté, joli contrepoids à la charge un peu facile de méchanceté qui est le principal carburant du film.

Le sens de la vie pour 9,99 $  (crédit photos Memento films Distribution)Troisième film, dans un tout autre registre. Il s’agit d’un film d’animation, réalisé par Tatia Rosentahl d’après des nouvelles de l’écrivain israélien Etgar Keret. Son titre, Le sens de la vie pour 9,99 $, laisse imaginer des interrogations existentielles pouvant emmener le spectateur dans d’étranges délires.

Les personnages vivent tous dans un immeuble. Leurs vies se croisent au hasard de manipulations et de questions dont on cherche le sens, tout ceci dans un air plutôt léger, car même le plus effrayant n’a en fait guère d’importance. On règne dans l’absurde traquillement assumé : un ange s’écrase sur le sol devant les yeux d’un candidat au suicide, un porcelet tirelire est laissé dans un parc pour qu’il puisse continuer à sourire, une bimbo trouve le moyen de retenir les hommes lisses et mous qu’elle aime, un raté apprend à son père à nager comme un dauphin faute de savoir quel est le sens de sa vie….

Le sens de la vie pour 9,99 $  (crédit photos Memento films Distribution)Le résultat est inégal, mais toujours cocasse, inattendu. La technique d’animation avec des personnages en pâte à modeler rappelant ceux de Wallace & Gromit, accentue l’humanité des personnages, tout en permettant toutes les déformations.
Un univers étrange s’ouvre. Ai-je ris tout le long du film ? Pas toujours, mais j’ai toujours été surpris.

4 commentaires sur “Peut-on être surpris en riant au cinéma ?

  1. Le rire, c’est la surprise, non?
    Moi, je suis allé voir « Villa amalia »… je n’ai pas ri, je n’ai pas été surpris non plus! (trop de conventions, surtout : de thèmes conventionnels), je partais pour faire un billet sur mon blog, j’ai laissé tomber… pourtant Isabelle…

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  2. Tiens…. J’ai lu votre billet cinéma avant hier je crois mais pas les commentaires. J’ai vu Villa Amalia dès sa sortie et j’ai été émue aux larmes mais je suis une femme…. Peut être est-ce aussi ce tournage fait en partie à Crécy la Chapelle que j’affectionne particulièrement sur les Promenades mais surtout une réflexion personnnelle sur le cheminement de la vie.. Isabelle Huppert est bouleversante.
    Mais si je suis venue ici écrire c’est pour le TAG pour lequel, vous vous êtes porté volontaire et je vous remercie. Le mien est insipide. Ce matin, une voisine de blog – Gicerilla – m’a envoyé la réponse à un vieux billet sur un « vieux » blog… Elle a complètement transformé la base et en a fait un véritable récit…
    Elle a pris son temps, alors prenez tout le votre.
    Bonne journée à vous

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