Georges Picard, ou l’errance comme art de vivre…

C’est grâce à un de mes très proches amis que j’ai commencé à lire, cet été, des livres de Georges Picard : il m’avait d’abord offert Le Philosophe facétieux, puis récemment, le Vagabond approximatif (tous deux aux Editions José Corti).

Georges PicardJe n’avais jamais entendu parler de Georges Picard avant d’avoir lu ces deux livres. Dès les premières lignes, j’ai été conquis par son style, léger et recherché, toujours allègre mais jamais négligé. On devine tout de suite un amoureux des mots. Son propos ensuite, qu’il tient avec le sourire aux lèvres, le regard perçant, la critique mordante, mais aussi avec un recul indulgent voire bienveillant (bienveillant ? Pas pour tout le monde…).
Si vous cliquez sur les liens du début de ce billet, vous en saurez un peu plus sur Georges Picard, je ne vais donc pas répéter ce qui est dit, et bien dit, dans ces analyses des deux livres.

Je souhaite juste souligner un voisinage avec deux autres auteurs dont j’ai parlé dans ce blog : Albert Cossery, dont le regard lui aussi très facétieux sur le monde et les hommes, l’amenait à se désengager, à faire l’apologie du sommeil, de la paresse, de l’errance sans but. Et aussi Henry Bauchau, dont j’ai retenu dans Le boulevard périphérique, le « lâcher-prise » de la fin du livre.
Ces attitudes, cet art de vivre sont aux antipodes des habitudes du monde actuel, au moins dans nos sociétés coincées entre la recherche de la performance à tout prix et le militantisme à tout crin, où il faut s’accrocher encore et toujours. A-t-on le choix ?
Errer sans but, lâcher prise, s’adonner au plaisir de la sieste, seul ou non, entrevoir un ailleurs qui n’est pas au ciel mais qui est juste dans le regard, ces attitudes ne peuvent convenir à tous, partout et toujours. Et j’ai été pendant bien longtemps cramponné à la volonté d’atteindre des objectifs, pas seulement dans ma vie professionnelle.

Est-ce alors un privilège de l’âge, de la retraite, que d’apprécier de mieux en mieux l’errance, le recul, la dérision, la facétie…

La vie n’a pas de prix, mais est-il indispensable d’y chercher un but ?

6 commentaires sur “Georges Picard, ou l’errance comme art de vivre…

  1. Merci pour « G Picard » Je vais choisir « Le vagabond approximatif ».
    Je ne sais pas présenter un livre…mais je peux vous dire que j’ai découvert récemment Sandor Tar  » Notre rue » …je pense que…

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  2. Cher monsieur Picard,

    Je vous ai découvert tout récemment, notamment à travers votre livre « Journal ironique.. » que j’ai lu d’une traite. Je viens de terminer vos « Variations sur le réel » et ai décidé d’en faire un de mes livres de chevet aux côtés de Cioran, Nietzsche et Platon.
    Vous avez réussi à m’expliquer le handicap dont je souffre depuis toujours, à savoir mon incapacité, mon inaptitude à l’analyse. Je suis sous le charme de votre chapitre sur l’intuition que je lis et relis comme on suce un médicament. Vous m’avez notamment fait comprendre que ces « vérités noncommunicables » sont peut-être exprimables par l’humour et l’absurde, quand bien même elles restent difficilement maîtrisables, leur évanescence et leur fugacité s’accommodant mal des règles de syntaxe de nos langues.
    Bravo et Merci

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