Le 1er mars 2003, Eric Le Boucher (où est-il passé ? il a disparu du Monde …) intitulait sa chronique « La Bourse, c’est fini ! ». Voici son premier paragraphe :
« On avait espéré que les scandales financiers de l’an passé, découverts à la suite de la faillite frauduleuse du courtier américain Enron, allaient déboucher sur une remise en cause salutaire. La planète finance allait passer ses pratiques au peigne fin, virer ses moutons noirs en Hugo Boss, se résoudre à des principes serrés de déontologie. Mieux, on espérait que l’industrie et la finance allaient retrouver un meilleur équilibre. Que la seconde reviendrait au service de la première. Naïvetés. »
Cinq ans après, les belles déclarations farcies de régulation et de moralisation refont florès. Pendant que les épargnants tremblent, les boursiers craquent et les politiques tentent de rassurer, les promesses reprennent de plus belle.
Comment y croire alors que ce sont les mêmes « agents économiques » qui reprennent le même refrain … pour mieux les enterrer ensuite ! Comme d’ailleurs les déclarations vertueuses sur les économies d’énergie faites quand le baril flambe et si tôt oubliées quand il a redescendu.
Le manque de crédibilité intellectuelle et morale des dirigeants politiques et économiques devient abyssale. Ce qui entraîne une partie de l’opinion publique vers des propositions simplistes. Et de rejeter, quand on lui demande son avis, les outils qui pourraient éventuellement permettre une amélioration des régles du jeu (référendum sur le traité constitutionnel européen en 2005).
Où chercher les veritables réflexions et propositions de solutions, pas seulement pour « sauver » le système bancaire et pour restaurer la confiance ?
Et pourquoi pas en finir vraiment avec la Bourse ! Cela parait simpliste et je sais que ce sont les bourses qui sont censées irriguer l’ensemble de l’économie mondiale. La crise actuelle est-elle simplement un débordement d’une idéologie ultra libérale personnalisée par l’administration Bush ? Ou bien les outils fondamentaux du système actuel sont-ils à remettre en cause ? On parle d’un nouveau Bretton Woods…
Une chose est sûre : on ne peut plus faire confiance à la sphère financière pour s’autoréguler. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est Georges Ugeux, ancien vice président de la bourse de New-York qui vient de le déclarer sur les antennes de France Inter. Son intervention, d’ailleurs, était d’ailleurs passionnante …
en effet, je l’ai entendu hier matin, c’était décapant et ne laisser planer aucune illusion. J’ai à cette occasion découvert ce que sont les ventes… à découvert! (c’est tout bonnement incroyable que cela existe!)
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