Il faut être culotté pour appeler Eldorado (de Bouli Lanners), un film qui se passe en Wallonie, plus souvent évoquée comme un plat pays… Et encore plus culotté pour en faire une sorte de Road Movie parcourant un territoire minuscule, avec Yvan, un vendeur de voitures américaines, et Elie, un junkie trouillard qui essayait de voler le domcille d’Yvan parce qu’il n’était pas gardé par un chien…
Ce film est un bijou de drôlerie, de finesse, d’audace parfois. Le scénario est ténu, parsemé de pointes méraphysiques ou surréalistes, de trouvailles totalement fantaisistes. Encore plus fantaisiste est de filmer la Wallonie comme le MidWest ou la vallée du Saint Laurent. La voiture américaine, troisième personage du film, ne paraît même plus déplacée. Les bars relèvent autant des bars à bière belges que des coffee shops style Bagdad Cafe.
L’émotion surgit quand Yvan et Elie (qui devient Didier…) rendent visite à la mère de ce dernier. Presque sans paroles, on perçoit le désaroi de Didier, la douleur et la résignation de sa mère, la colère de son père… Et l’humanisme d’Yvan, non dénué de naïveté, inonde peu à peu le film, qui finit par une fuite et un retour.
Ce film remporte un grand succès dans son pays sans faire appel à des signes extérieurs de particularisme identitaire. Bien au contraire, pas d’accent belge appuyé, pas de frites moules à gogo, pas d’allusions au problème sur le conflit entre Wallons et Flamands, sauf la première scène où un flamand se prend pour le Christ !!!)
Eldorado est vraiment belge, donc surréaliste.
Bien aimé la fin (de ton billet), il n’y a plus qu’à aller vérifier…
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