Une très rapide réaction à la Palme d’or décernée au film Entre les murs de Laurent Cantet… que, bien sûr, je n’ai pas encore vu. Cette Palme se rapproche du César remporté par La Graine et le mulet. Parmi les nombreuses similitudes entre ces deux films, je pointe particulièrement l’importance du langage dans les deux films.
Est-ce bizarre ? Le cinéma, art visuel, peut conduire à la victoire du langage, de l’oralité : les différences semblent souvent écrasées par les images qui bougent, alors que le langage leur redonne toute leur importance. Y a-t-il un formatage de la façon de filmer alors qu’une plus grande diversité est ouverte aux dialogues, au langage ? Le succès impressionnant de « Bienvenue chez les Ch’tis » ne vient-il pas en partie, lui aussi, du langage employé dans le film ?
De même que dans le livre de Bégaudeau dont s’est inspiré Laurent Cantet (« Palme » pas encore vue non plus !), c’est le langage qui fait frontière et signe de classe(s), de même un film peut jouer à fond sur ce paramètre (à moins d’être muet) : on l’avait déjà repéré dans « L’Esquive », formidable marivaudage sur les jeux de langue(s).
Pas de quoi faire la fine bouche, vu la production française habituelle (« Asterix » ou « Bienvenue chez les Ch’tis » visant plus la démagogie que la pédagogie… si ‘j’en crois certaines critique, car je ne les ai pas vus non plus !).
Laurent Cantet continue dans sa veine plus politique qu’il n’y paraît, dit-on.
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