Le problème avec un blog, ce n’est pas d’avoir des idées, mais d’avoir le temps de les mettre en forme, même modestement.
Hier soir 13 février, sur Arte, une soirée intéressante.
D’abord, un documentaire, Margaret Thatcher, l’enfance d’un chef, qui retrace comment La Dame de fer (elle était très fière de ce surnom) a franchi tous les obstacles pour habiter le 10 Downing Street. Elle ne semble avoir eu jamais aucun doute sur le bien-fondé de ses convictions, dotée d’une construction intellectuelle et morale rigide et close. Mais ce que j’ai relevé, c’est le début de l’émission, quand les manifestations se développaient dans tout le Royaume-Uni contre les premières mesures de sa politique néo-libérale qui faisaient peur, même au sein de son propre parti : alors que ses alliés politiques lui demandaient une pause, elle a refusé tout net, en proclamant ne pas vouloir se mettre à la remorque de l’opinion. Et en engageant un deuxième train de mesures encore plus dures. On cherche à comparer Sarkozy à Thatcher. Entre autres différences entre eux deux, il y a notamment celle de l’attitude face à l’opinion : l’une s’en moquait, l’autre garde les yeux rivés sur les sondages.
Ensuite, un reportage très fouillé sur la guerre des Malouines qui a opposé, en 1982, le Royaume-Uni de Margaret Thatcher et l’Argentine de la dictature de la junte militaire. Outre l’absurdité complète de ce conflit qui a fait près de 1000 morts et de très nombreux blessés (notamment des brûlés), le témoignage d’un soldat britannique m’a saisi. Vingt ans après ces combats très âpres, il n’arrivait pas à penser que les soldats argentins tués, blessés ou prisonniers étaient des ennemis. Mais simplement des victimes innocentes d’un jeu sanglant. Les larmes discrètes de ce soldat étaient aux antipodes du nationalisme primaire des civils qui les ont accueillis à leur retour au pays.
Les conséquences de cette guerre ont été la chute de la dictature argentine et la réélection triomphale de la Dame de fer aux élections de 1983.
Pour finir la soirée dans un registre très différent, cette OVNI cinématographique venant de Taïwan, La saveur de la pastèque. Je l’avais vu à sa sortie en France en 2005, m’attendant à une kistcherie asiatique aux allures de comédie musicale plutôt leste. J’en étais sorti la nausée à la bouche après cette description sans fard de l’univers sordide du porno de bas de gamme. En le revoyant à la télé, sachant mieux le vrai sujet du film, la nausée que j’avais ressentie il y a trois ans s’est tranformée en effroi, le même que celui que j’avais ressenti en regardant L’Important c’est d’aimer de Zulawski dans les années 70, celui de la désespérance absolue quand l’amour est supplanté par la marchandisation du sexe donné en spectacle.