Certes, son nom n’est pas facile à prononcer, ni à retenir. Mais l’exposition qui lui est consacrée au Musée d’art moderne de Paris est magnifique et bouleversante : il s’agit d’ Helene Schjerfbeck, peintre archi-célèbre dans son pays, la Finlande. Mais il n’est pas besoin d’être finlandais pour aimer, admirer, être subjugué par ses tableaux. Et sortir profondément ému de cette visite qui suit son parcours artistique et sa vie.
N’étant pas critique artistique, je ne vais pas me lancer dans une analyse fouillée de cette expo. Sa critique sur le site evene.fr est d’ailleurs assez bonne, à mon avis. Si vous avez un peu plus de temps, lisez ce document PDF assez détaillé.
Je veux simplement vous livrer deux impressions.
La première, c’est la magistrale leçon artistique que j’ai reçue au long pendant cette visite : tout au long de sa vie, Helene Schjerfbeck a simplifié son langage pictural par une ascèse sans cesse recommencée. Elle avait été un enfant prodige, les tableaux de sa très grande jeunesse sont d’une ébouriffante virtuosité technique. Mais rapidement, elle a simplifié son trait, abandonné son métier apparent pour atteindre une vérité et aboutir à l’approche de l’essentiel au soir de sa vie consacrée à des autoportraits et à des natures mortes. Son parcours rencontre une étape étonnante, cette période qu’elle nomme « réincarnations » pendant laquelle elle réinterpréte des anciens tableaux comme ce Paysage breton de 1883 transformé en Ombre sur le mur en 1927 avec un nouveau souffle. Ou cette Jeune fille de Californie qui, elle, a perdu son âpreté trente ans après.
Mais c’est avec l’évolution de ses autoportraits qu’Helene Schjerfbeck a approfondi l’analyse de la forme et de l’espace pour sonder les marques de la vieillesse et de l’approche de la mort. Cette évolution artistique est celle des plus grands, à commencer par Rembrandt…
Deuxième impression : celle de suivre une vie faite de solitude, de silence, d’approfondissement intérieur, avec la tentation temporaire de la sensualité, vite abandonnée. Cette démarche personnelle nourrissant son trajet artistique, cette exposition invite à la suivre dans son difficile mais volontaire cheminement. D’où l’émotion ressentie bien au delà du temps de la visite de cette exposition.
Cela me rappelle une autre exposition qui était présentée dans ce même musée en 1999, celle consacrée à Rothko où les dernières salles, poignantes, laissent tellement apparentes l’issue suicidaire de la vie de Rothko.
Pas de suicide pour Helene Schjerfbeck : sa dernière toile représente trois poires sur une assiette…
(Dépêchez-vous, cette exposition prend fin le 13 janvier 2008)
vous me donnez vraiment envie de me ballader un peu à Paris…
la semaine prochaine je reste plusieurs jours, donc je vais essayer
d’en profiter!
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Ah ! Une superbe découverte pour moi ! Quelle tension aussi dans ce qui est offert aux regards. On sent une grande obstination créative.
Merci !
Kiki 🙂
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OH !!! Je viens de voir que posuto est dans votre blogroll, et en plus en si belle compagnie !!!
Re-merci, du coup !
Kiki 🙂
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