A l’occasion de la huitième édition du Festival du Chant du Marin qui s’est tenue à Paimpol du 3 au 5 août, la programmation a laissé une large place à la musique africaine : parmi les invités, le Sud-Africain Johnny Cleg, les Sénégalais Touré Kunda et Ismaël Lo, la Malienne Rokia Traoré, la Capverdienne Lura… Bien sûr, la musique bretonne était amplement représentée aussi.
Les superbes voiles des bâteaux jouaient avec toutes les couleurs dans le port de Paimpol. Sur les quais, environ 130 000 personnes sont venus pendant ces trois jours, encouragées par un soleil omniprésent et une douceur même nocturne. Ambiance agréable, pas trop de viande saôule, tous les âges étaient là… Au lieu des hot dogs habituels, on pouvait manger des galettes à la saucisse et de la pomme de terre au lard, question de valoriser ces deux produits phares bretons, le cochon et la patate. Quant à la boisson, le cidre jouait au coude à coude avec la bière…
Parmi ce que j’ai vu, j’ai remarqué…
Les Goristes, groupe de solides Brestois à l’humour décapant et au rythme joyeux. Ils font mentir la légende de la Bretagne catholique en se rattachant à l’autre tradition bretonne, celle de l’ancrage à gauche, tradition vérifiée lors de la séquence électorale de cette année. J’ai retenu une phrase : « Si ,après 50 ans, on n’a pas mal quand on se lève, c’est qu’on est mort ! » Ca me console …
Dobet Gnahoré, belle ivoirienne extravertie et révoltée, au punch impressionant et irrésistible. Malgré des conditions techniques déplorables, elle a fait chauffer le chapiteau en chantant a cappella. Dommage qu’ un connard ait cru indispensable de crier « Remboursez » à ce moment là !!!
Ismael Lo fait partie maintenant des chanteurs sénégalais très connus, surnommé « Le Dylan africain », probablement parce qu’il joue souvent et bien de l’harmonica. J’ai été un peu déçu. C’est un très bon musicien, mais, ce soir là, il donnait souvent l’impression de faire le minimum syndical devant un public pourtant largement acquis. Son manque d’engagement réel était mal compensé par l’utilisation de ficelles faciles pour entraîner le public.
Rokia Traoré, la longue belle malienne découverte par Ali Farka Touré : son tour de chant a débuté par des airs envoutants qui laissaient entendre le vent de la savane malienne. Il s’est terminé par des rythmes très soutenus comme ceux que l’on imagine à Bamako, devenue maintenant une des capitales de la musique africaine. Au milieu, une interprétation à l’africaine très inspirée du standard de Jazz « The Man I love ». Elle présentait ses chansons par quelques mots justes donnant du sens. Son concert fut pour moi le plus beau moment de ce festival.
Il parait que la 9ème édition prévue en 2009 n’est pas certaine. Ce serait vraiment dommage…
Quel magnifique programme et quelles photos!
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