Je viens de lire l’un après l’autre deux livres dont les auteurs cherchent à mener le lecteur dans des contrées inattendues, dans une sorte de manipulation. Le premier est de l’américain Paul Auster, le deuxième de l’italienne Milena Agus.
Dans le scriptorium de Paul Auster raconte l’enfermement et la folie d’un certain Mr Blank. Il ne reconnaît pas les personnes qui l’entourent mais sait qu’il les a connus et envoyés dans des missions périllleuses, voire mortelles. Parabole d’une civilisation occidentale en perdition ? Errance de l’écrivain qui lâche lâchement ses héros dans la nature ? Mr Blank restera enfermé sans avoir trouvé de réponse. Mais le lecteur, lui, comprends assez vite où Auster veut en venir en dépit de sa grande virtuosité dans le style et la narration. Je me suis assez vite ennuyé tellement les ficelles étaient apparentes. J’aurais aimé une manipulation du lecteur moins virtuose mais plus fine.
Dans Mal de pierres, Milena Agus raconte la vie de sa grand-mère sarde, dont le tournant fut une rencontre en cure d’un « Rescapé », qui répond enfin à son attente éperdue de l’amour. Entre secrets familiaux et sexe, réalité et imaginaire, dans un style limpide, Milena Agus mène le lecteur là où elle veut, jusqu’à la dernière page, abrupte.
Chacun de ses deux livres comptent moins de 150 pages. J’ai eu du mal pour finir celui du célébrissime Paul Auster, je n’ai pas lâché celui de l’inconnue Milena Agus.
Bonjour.
Je tombe par hasard sur votre billet et trouve mes bien-aimés : Auster et Agus.
L’Américain, je le suis depuis toujours : Dans le scriptorium, nous rencontrons les personnages des romans précédents, ce qui explique pourquoi j’ai beaucoup aimé ce dernier (avant-dernier, désormais) livre à lui.
La Sarde, italienne comme moi, c’est une découverte toute récente … et française. Ce qui est incroyable, c’est que je la lis en français (mais son traducteur est fidèle, à partir du texte traduit, je suis quand me^me en mesure de reconstituer la langue originale. Elle est vraiment bien, son écriture : frai^che, je dirais cristalline, gaie sans e^tre enfantine, triste sans e^tre mélo.
Au revoir,
Jacqueline
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