Cette photo me rappelle que Mitterand ne voulait pas serrer la main de Giscard avant le débat entre les deux tours de l’élection présidentielle de 1974.
Là, on voit l’évidente jubilation des deux protagonistes : ils ont brisé un tabou, un tabou de plus. Quelles en seront les conséquences politiques ? Trop tôt pour le dire…
Ce qui m’a frappé en regardant ce dialogue, puisque c’était un dialogue et non un débat, c’est l’absence d’affrontement, même si chacun restait sur ses positions, l’absence de volonté de battre l’autre, juste un échange d’idées, les mettre côte à côte, sans chercher à mesurer laquelle devait être la meilleure, comme un test comparatif sans indication du meilleur choix. Les questions de fond, les progammes n’ont jamais été abordés avec tant de clarté.
Quelle nouveauté dans le paysage médiatico-politique français ! Un exemple de démocratie apaisée et pourtant intense.
Je n’ai pas la naïveté de croire que ce dialogue d’hier n’avait pas d’arrières pensées politiques évidentes. Du reste, elles n’étaient niées par aucun des deux participants. Mais l’absence de recherche de victoire a donné un ton nouveau comme jamais il m’a semblé en entendre dans le monde politique français.
Le débat de mercredi prochain entre les deux finalistes nous réplongera dans un duel « décisif »,
avec la recherche du moment clé où l’un des deux débatteurs trouvera l’ascendant psychologique sur l’autre, au détour d’une petite phrase ou d’une réaction assassine…