Oui, elle brûle sur scène ! C’est vraiment l’impression que donne la soprano russe Anna Netrebko lors de sa flamboyante interprétation de Violetta, dans La Traviata donnée à Salzbourg en 2005 et dont le DVD a reçu une récompense lors de la soirée des Victoires de la musique classique 2007.
France 3 retransmettait l’opéra cette nuit (de samedi 14 à dimanche 15) entre … 0h30 et 3h du matin ! Quelle audace pour faire de l’audience… Mais je suis resté jusqu’à la fin, totalement scotché et parfois en larmes.
Pourtant, La Traviata est un des opéras que je connais le mieux. Mais cette représentation est inoubliable : le couple Violetta / Alfredo est interprété par des jeunes, fougueux et très beaux chanteurs (Anna Netrebko et le mexicain Rolando Villazon), le père Germont par un Thomas Hampson, sorte de commandeur pataud, raide, impitoyable, violent et finalement effondré, la mise en scène dans un décor très moderne mais sans ostentation laisse toute sa place à l’émotion qui ne cesse d’exploser pendant 2 heures et demi, la direction d’orchestre est parfaite en laissant elle aussi s’exprimer les chanteurs.
En dehors des trois personnages importants du livret, les autres chanteurs sont indistincts : ils sont devenus le choeur d’une tragédie grecque.
L’engagement physique et vocal d’Anna Netrebko et de Rolando Villazon est total et stupéfiant. Certains connaisseurs ont fait la fine bouche devant certaines imperfections du chant de l’un et de l’autre. Vétilles ! On a fait les mêmes reproches à Maria Callas après la mythique réprésentation de 1955 à la Scala de Milan mise en scène par Lucchino Visconti, première représentation moderne de l’opéra et référence absolue de toute Traviata.
Se souviendra-t-on de cette nouvelle Traviata comme une autre référence absolue?