Critères de choix : caricatures, caractères, compétences, cohérence, etc…

François Bayrou à Bordeaux le 7 février 2007 (photo  JP Muller AFP)Ségolène Royal à Paris le 6 février 2007.(Photo Pierre Verdy AFP)Nicolas Sarkozy au Paradis Latin, pour fêter le centenaire de la PJ, le 1er février 2007 (Photo Dominique Faget AFP)
Que la fête commence, s’exclamait la semaine dernière sur France Inter Claude Bartolone, un proche de Laurent Fabius. Sera-ce une fête ? Pas sûr. Mais l’heure du choix se rapproche. Sur quel critère ?
Ceux qui ont des critères idéologiques très affirmés ont déjà choisi. Mais ceux qui ne croient plus aux idéologies, et encore moins aux promesses distribuées à tout va ne savent toujours pas pour qui voter. C’est mon cas. Parmi les quatre candidats qui vont compter dans le 1er tour, il est évident que je mets Le Pen de côté tellement il me semble inacceptable.  

Premier critère : les caricatures circulant à grande vitesse sur internet, amplifiées par les medias, sous l’impulsion de chaque camp. Je m’y suis amusé plusieurs fois dans ce blog, entre Bécassine, Big Brother et le mouton devenu enragé. Mais un débat électoral ne peut se suffire au spectacle des Guignols. Ce serait un rabais de la démocratie, même si la satire est indispensable à son exercice. A ne voir que les caricatures, cela évite d’approfondir le débat. Et on dira ensuite que la campagne électorale aura été nulle…. 

François Bayrou à Bordeaux le 7 février 2007 (photo  JP Muller AFP)Ségolène Royal à Paris le 6 février 2007.(Photo Pierre Verdy AFP)Nicolas Sarkozy au Paradis Latin, pour fêter le centenaire de la PJ, le 1er février 2007 (Photo Dominique Faget AFP)
Autre critère très à la mode : les valeurs 
exhibées d’émissions télévisées en meetings, souvent résumées en slogans bien sentis. Cela peut donner une indication, mais c’est aussi le miroir aux alouettes. Jaurès est maintenant à toutes les sauces, la valeur travail est érigée en culte national, sans trop se demander ce que cela signifie, le pacte écologique fait l’unanimité… Et tout le monde défend la liberté d’expression au procès de Charlie Hebdo, et le droit au logement face aux Enfants de Don Quichotte. Est-ce crédible ? Rappelez-vous la grande farce de la fracture sociale à réduire qui a amené Chirac à la tête de la république : ce n’était qu’une posture électorale, non une véritable valeur.   

Critère qui semble le plus important : le programme, appelé parfois projet ou pacte. Au début de la campagne électorale, on pouvait y trouver des positions assez tranchées, un libéralisme sans complexe du côté de Sarkozy, une gauche distributrice chez les socialistes, une sorte de juste milieu bien centriste avec Bayrou. Maintenant qu’il faut ratisser large, les programmes se gonflent de surgeons plus ou moins spectaculaires pour happer les votes hésitants. Phénomène électoral classique auquel 2007 n’échappera pas. 

François Bayrou à Bordeaux le 7 février 2007 (photo  JP Muller AFP)Ségolène Royal à Paris le 6 février 2007.(Photo Pierre Verdy AFP)Nicolas Sarkozy au Paradis Latin, pour fêter le centenaire de la PJ, le 1er février 2007 (Photo Dominique Faget AFP)
Et l
e caractère des candidats ? Certes, c’est important. Le poste de Président de la république demande des personnalités très fortes, avec sang froid, détermination et courage. Mais aussi art de la manœuvre et de la diplomatie. Et, bien sûr, un appétit immodéré du pouvoir ! Mais que savons-nous du caractère réel des candidats ? Ce que nous percevons n’est-il pas seulement le résultat de savants bâtisseurs d’image ? Quand une face cachée du caractère est dévoilée, c’est souvent à cause d’un règlement de compte personnel entre le délateur et le candidat. Ou de ragots venant de la presse « people », distillés par les camps adverses.

La compétence des candidats ? Cela a déjà fait l’objet d’un vaste débat, notamment à cause des « bourdes » de Ségolène Royal. Quiconque à approcher les cercles d’un pouvoir, quel qu’il soit, a pu vérifier que ce n’est pas la connaissance approfondie des dossiers qui caractérise le bon responsable. Mais plutôt sa faculté d’être bien entouré, d’avoir un fin jugement pour prendre une décision… et de s’assurer qu’elle est bien mise en oeuvre.

Autre critère, les soutiens et l’équipe autour du candidat. Certes, il y les gardes rapprochées, les fidèles d’entre les fidèles depuis des lustres. Mais au-delà, les équipes sont constituées de ralliés et concoctées en fonction de dosage politique interne à chaque camp. Un ralliement n’est pas vu comme le résultat d’une conviction enfin partagée mais comme un placement pour l’avenir et une monnaie d’échange contre un poste futur. Donc propre à être renié si l’avenir diverge des prévisions. 

François Bayrou à Bordeaux le 7 février 2007 (photo  JP Muller AFP)Ségolène Royal à Paris le 6 février 2007.(Photo Pierre Verdy AFP)Nicolas Sarkozy au Paradis Latin, pour fêter le centenaire de la PJ, le 1er février 2007 (Photo Dominique Faget AFP)
Le critère qui me semble le plus pertinent est celui de la cohérence. La cohérence dans le temps, tout en donnant aux candidats la chance de pouvoir évoluer, la cohérence entre l’image du candidat et ses racines personnelles, la cohérence dans la méthode de travail, la cohérence dans les choix économiques et sociaux, culturels et sociétaux. Pas facile à mesurer, j’en conviens …

Encore faut-il que cette cohérence cadre avec le minimum de principes idéologiques de l’électeur : Le Pen est probablement le candidat le plus cohérent, mais c’est celui pour qui je ne pourrai voter à aucun prix.

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