Vu Les infiltrés, le dernier film de Martin Scorcese, inspiré d’Infernal Affairs, thriller hongkongais que j’avais vu et beaucoup apprécié. Est-ce le plus beau film de Scorcese ? Je suis bien prêt de l’affirmer : opéra noir et rouge, flamboyant et nocturne. Sur une histoire de double infiltration de police et de gang mafieux. Le film est très violent, c’est une plongée dans un monde de bêtes sauvages déguisées en policiers qui ressemblent aux truands et réciproquement. J’en suis sorti lessivé, sans même pouvoir lire dans le métro mais en me retrouvant dans le monde plutôt rassurant de Paris (oui, Paris est une ville sure).
En louchant sur le journal de mon voisin dans le métro : les paramilitaires mettent fin au processus de paix en Colombie, les djihadistes se réarment au Liban, le Cambodge tente difficilement de solder le génocide qui a couté la vie à un quart de sa population, un magistrat français détaché à Djibouti probablement assassiné en 1995 pour des raisons louches … Bêtes sauvages ?
Ce soir, dans Envoyé spécial, un reportage hallucinant sur la Fureur russe : de néonazis attaquent, blessent et tuent des étrangers venant des républiques d’Asie centrale, d’Afrique ou d’Inde… D’autres russes commentent avec effarement (et résignation ?) la montée de bêtes sauvages dans leur pays.
Ensuite, une émission où des femmes racontent leur vie détruite par la violence conjugale, comment leur mari, l’homme qu’elles ont aimé, peut devenir une bête sauvage…
Le monde des Infiltrés me semble tout à coup presque pacifique et civilisé… Et ce n’est que du cinéma.