On ne possède jamais une maison. On l’occupe. Au mieux, on l’habite. En de très rares occasions, on parvient à se faire adopter par elle. Cela demande beaucoup de temps, d’attention et de patience. Une forme d’amour muet. Il faut apprendre, comprendre comment marchent les choses, connaître les forces de l’édifice, ses points faibles, réparer ce qui doit l’être sans trop bouleverser l’écosystème que le temps a mis en place. Et jour après jour, année après année, la confiance, lentement, s’établit, une sorte de couple indicible et invisible se forme. Alors, confusément vous savez, vous sentez que cette maison, que jamais vous ne possèderez, vous protège loyalement pour le temps de votre courte vie.
Jean-Paul Dubois Vous plaisantez, monsieur Tanner (p.78 – Ed. de l’Olivier)
Cela fait 7 mois que j’essaie de me faire adopter par Kerkalou. Elle semble bien me supporter. Cette nuit, j’ai été réveillé par des bruits dans la maison. Etant seul, je me demandais si des fantômes non encore identifiés avaient enfin décidé de se manifester. Ou bien si la maison me prenait brusquement en grippe, l’hiver venant. C’était juste le vent, il soufflait à plus de 100 km/h.
Ce matin, il faisait beau …