On dit que Brel est revenu des Marquises, qu’il est devenu noir et musulman, qu’il fait du rap, qu’il s’appelle Abd Al Malik. D’ailleurs vous n’avez pas pu l’éviter ces derniers temps sur les ondes.
Quel rapport avec Brel ? Des citations, notamment dans Les autres qui sonne comme Ces gens là. Des musiciens : Gérard Jouannest, le pianiste de Brel, Marcel Azzola, dont l’accordéon (celui qui « chauffait » dans Vesoul) nous livre ici le longues mélopées (Je regarderai des étoiles) … Des textes extrêmement travaillés, une langue accérée et précise. Un coeur grand comme celui de l’Abbé Brel, celui de Quand on a que l’amour. La comparaison s’arrête là, c’est déjà pas mal.
Abd El Malik est-il un rappeur musulman pour bobo, présentant un visage à la fois rassurant et intelligent, compréhensible pour ceux qui fréquentent les bars du Canal St Martin ? Il lance à la figure la réalité qu’il a vécue, mais digérée, débarassée de ce qui peut la rendre inaudible pour le Gaulois sympa que je veux être. Il administre bons et mauvais points, arrivant à brocarder Sarko, sans même le citer (Céline).
Bref… j’ai déjà écouté (écouté, pas mis en fond sonore) 4 fois son CD Gibraltar en entier, découvrant à chaque fois de nouvelles pépites d’émotion (L’alchimiste), de poésie (Tu te rêves debout) et toujours d’intelligence. Musicalement (je ne connais rien au rap), je me délecte de la richesse instrumentale et mélodique des 15 morceaux.
Oui, c’est un rappeur pour le vieux bobo que je suis, mais cela dépasse largement cet horizon limité. Une preuve ? Cliquez sur Saphirnews et lisez toutes les réactions qui suivent l’article de présentation : un bel échantillon du débat qu’Abd Al Malik provoque, notamment chez les musulmans eux mêmes.
Pas de chance, il parait que tous ses concerts sont déjà pleins, sauf celui de la Cigale, le 27 mars 2007 …
Bon, en rédigeant cet article, je m’aperçois que j’ai 3 métros de retard, on ne parle que de lui depuis le mois de juin… Pour plus d’infos, cliquez ici.